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Quand les règles sont hémorragiques, que se passe-t-il ?

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On parle d'hémorragie menstruelle ou ménorragies quand les règles durent plus de 8 jours

et/ ou qu'il faut se changer toutes les heures.

Il faut bien sûr consulter son gynécologue pour savoir la cause des hémorragies.

Voici les principales causes des hémorragies menstruelles :

LE FIBROME

C'est la cause la plus fréquente de ménorragies.

Quand il y a augmentation du volume des règles sous pilule, un fibrome est constamment retrouvé à l'échographie, car les autres diagnostics de ménorragies , endométriose, polype, troubles hormonaux sont exclus du fait de la prise du contraceptif oral qui empêche ces pathologies.

Il peut s'agir d'un fibrome qui pend dans la cavité (appelé fibrome sous muqueux, ce sont les pires même s'ils sont tout petits) ou d'un fibrome logé en plein dans le muscle utérin.

Il peut s'agir de tous petits fibromes multiples éparpillés dans tout le muscle utérin.

Tous les fibromes ne saignent pas : il existe d'énormes fibromes gros comme des melons qui ne donnent aucune augmentation du volume des règles...mais une augmentation du volume de l'abdomen.

Les fibromes se repèrent très bien à l'échographie sous la forme d'un ou plusieurs nodules noirâtres.

Il n'existe jamais de fibrome cancéreux : le fibrome est un tortillon de fibres musculaires ni plus ni moins, il ne peut cancériser.

Ce tortillon empêche la bonne cicatrisation lors des règles : le sang coule "à robinet ouvert" puis se forment de gros caillots.

Le manque de fer est immédiat ainsi que l'anémie entraînant fatigue, vertiges, teint pâle, picotements dans les doigts et les paumes de la  main.

Le traitement est

médical : LUTERAN 10(ou LUTENYL, si pas de problèmes veineux) 1 à 2 cp par jour pendant 20 jours sur 28

chirurgical : retrait du fibrome par les voies naturelles ou par coelioscopie ou retrait de tout le haut de l'utérus (hystérectomie sub totale) par coelioscopie ou mini ouverture au dessus du pubis

On peut aussi proposer une embolectomie qui permet de garder son utérus et de faire cesser les ménorragies.

Ou alors, on peut décider de ne rien faire sur le fibrome car il va sécher à la ménopause mais on prescrit des produits qui diminuent les hémorragies

EXACYL cp : deux cp matin, midi et soir avec ou sans

EXACYL ampoule : une matin, midi et soir

Ces produits sont interdits en cas de phlébite. Chaque patiente les utilise selon ses besoins et on ne les prend qu'en cas de flux abondant.

LE POLYPE ENDOUTERIN

Le polype du col ne donne jamais d'hémorragie, le polype de l'intérieur de la cavité oui.

Le polype est une excroissance de chair qui pousse, on ne sait pourquoi, à l'intérieur de la cavité utérine

Il existe deux sortes de polypes :

Le polype bénin, le plus fréquent, lié à un déséquilibre hormonal en faveur des oestrogènes. Les hormones féminines font pousser la muqueuse, s'il n'y a pas assez de progestérone, la croissance devient excessive et le polype apparaît. Lors de la desquamation de l'endomètre dès le début des règles, c'est l'hémorragie : le polype saigne à robinet ouvert.

Le polype malin est assez rare : il faut y penser toujours et le diagnostic d'un polype se fait par son analyse anatomopathologique.

L'échographie ne distingue pas polype bénin de malin aussi faut-il toujours pratiquer le retrait d'un polype sous anesthésie générale pour en faire l'analyse.

Une fois le polype bénin retiré, toutes les hémorragies s'arrêtent et il est rare qu'un polype repousse surtout si on prend la précaution de prescrire de la progestérone en deuxième partie de cycle et ce jusqu'à la ménopause qui signera la disparition définitive des polypes bénins.

Un polype découvert bien après la ménopause parce qu'il saigne,  sera malin. Heureusement, les polypes cancéreux sont très faciles à soigner car ils évoluent lentement, se découvrent très tôt, se propagent localement et jamais par métastases. La découverte d'un polype malin oblige à retirer tout l'utérus, les ovaires et les ganglions autour pour s'assurer qu'ils sont sains.

L ADENOMYOSE

Il s'agit d'une endométriose localisée au muscle utérin. Cette pathologie bénigne mais fort invalidante, démarre au plus jeune âge. Dès la puberté les règles sont abondantes, douloureuses et cela s'aggrave après chaque grossesse, chaque curetage, chaque IVG. Il existe un répit pendant la prise de la pilule. Le port du DIU au cuivre est un enfer, les hémorragies redoublent.

L'adénomyose est bien visible à l'échographie mais il faut avoir un oeil bien entraîné. Certains radiologues échographistes passent à côté du diagnostic.

Les images des caillots dans le muscle sont très petites, tantôt sous forme de taches noires tantôt sous forme de points très blancs. Dans l'adénomyose, le muscle utérin n'est pas gris homogène mais fait d'un piqueté de taches noires et blanches.

 

Le traitement est

médical avec LUTERAN ou LUTENYL ou une pilule adaptée assez puissante.

médical avec pose d'un MIRENA : on peut tenter cette approche mais on ne réussit pas à tous les coups.

chirurgical avec une hystérectomie sub totale et conservation des ovaires à pratiquer si la patiente ne souhaite plus d'enfants.

ou on utilise EXACYL cp et ampoules comme dans le cas du fibrome.

L'embolectomie ne fonctionne pas dans l'adénomyose.

L' adénomyose disparait avec l'arrêt des règles à la ménopause mais se réveillera si l'on prescrit un traitement hormonal même léger. Seul le LIVIAL est autorisé pour traiter la ménopause chez des femmes ayant souffert d' une adénomyose.

LE TROUBLE HORMONAL

On retrouve des problèmes hormonaux ovariens et chez les toutes jeunes filles récemment réglées et chez les femmes en périménopause.

Dans les deux cas, les règles sont hémorragiques car il y a eu production intense d'oestrogènes sans compensation par la progestérone. La muqueuse endoutérine ou endomètre a poussé sans retenue. Quand elle tombe lors des règles, c'est l'hémorragie.

Le diagnostic est facile à faire : il n'y a ni fibrome ni polype ni adénomyose à l'échographie et l'épaisseur de l'endomètre est supérieur à 8 mm. Une biopsie d'endomètre à la pipelle de Cornier chez les patientes qui ont passé la trentaine, permet de s'assurer que l'endomètre épaissi ne présente pas un début de cancer.

Le traitement repose sur de la progestérone donnée entre 10 et 15 jours par mois et ce pendant plusieurs mois ou, lorsque la patiente le souhaite et le peut, l'administration d'une pilule.

La pose d'un MIRENA peut être intéressante.

Lorsque la patiente a régulièrement des ménorragies et qu'elle ne souhaite ni Mirena, ni traitement progestatif, ni pilule (ou qu'elle ne supporte pas ces trois alt propositions thérapeutiques), il faut penser à l'endométrectomie. Il s'agit d'une thermocoagulation de l'endomètre qui se pratique en ambulatoire par les voies naturelles. Les résultats sont très satisfaisants dans 40% des cas, les règles sont très diminuées et la patiente peut vivre de nombreuses années sans souci d'hémorragie.

LA GROSSESSE PATHOLOGIQUE

Quand une femme saigne abondamment, il faut aussi penser à une fausse couche spontanée, une grossesse extra utérine à allure de fausse couche, ou à une tumeur placentaire que l'on appelle môle hydatiforme. Il est essentiel de faire le diagnostic de ces grossesses pathologiques car elles peuvent mettre en jeu la vie de la patiente.

Le dosage des beta HCG dans le sang est l'examen qui nous fait le diagnostic : un dosage bas, c'est une fausse couche ( le produit du curetage sera analysé et confirmera le diagnostic évoqué), un dosage moyen, attention ce peut être une GEU, un dosage explosif, c'est une tumeur placentaire bénigne qui peut se transformer en tumeur maligne.

Je me suis fait récemment piéger dans le diagnostic d'une hémorragie menstruelle chez une patiente de 50 ans : elle saignait abondamment, l'échographie laissait penser qu'il s'agissait d'un volumineux polype. J'ai adressé ma patiente à un chirurgien pour un curetage en urgence. Un mois après, ma patiente revenait en consultation avec une nouvelle hémorragie : ce n'était pas normal car un polype retiré ne repousse pas en un mois. Les beta hcg ont fait le diagnostic, ils étaient à 100 000 ce qui est pathologique : ma patiente était tombée enceinte malgré ses 50 ans, mais il s'agissait d'une grossesse sans embryon avec tumeur placentaire. La grossesse môlaire est très rare mais elle survient plus volontiers chez les femmes passé 45 ans et elle peut se transformer en choriocarcinome que l'on soigne bien avec une chimiothérapie. D'où l'intérêt d'une contraception efficace même en pré ménopause !

 

CONCLUSION

Les ménorragies sont une cause fréquente de consultation.

Il faut et traiter l'hémorragie au plus vite afin de ne pas laisser s'installer une anémie et en faire le diagnostic afin de trouver le traitement le plus adéquat et afin de ne pas passer à côté de causes qui mettent en jeu le pronostic vital : une GEU (exceptionnel), une môle hydatiforme (rarissime), un polype cancéreux (cause plus fréquente).


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